Gaza, l’Intifada de la Femme et de la Conscience Universelle.
Israël est jugé devant la Cour internationale de Justice. Les accusations sont terribles. Il s’agit de génocide à l’encontre du peuple palestinien. Soulignons que ces graves accusations sont portées par l’Afrique du Sud. Un peuple qui a souffert dans sa chair des affres de l’apartheid, ce qui auréole cette requête d’une crédibilité incontestable.
Ces accusations n’annoncent-elles pas la fin du mythe de la seule démocratie dans le désert arabe. Ainsi, cette démocratie fallacieuse n’est que sauvagerie d’un État scélérat, qui fait peu de cas du respect de la vie humaine, et qui commet les plus abominables des crimes : le nettoyage ethnique.
Dans le même ordre d’idées, le Palestinien, ce menu fretin déshumanisé, estampillé terroriste, retrouve toute son humanité et, de surcroît, couronné du prestige de combattant, secouant le joug d’une domination raciste d’un autre âge.
Quelle que soit l’issue d’une telle démarche, disons-le, c’est un énorme pavé dans la mare. La portée symbolique de cette nouvelle Intifada est immense. La justice intervient avec fracas pour dévoiler devant le monde stupéfait les traits de l’ignominie.
Et c’est à la réaction d’Israël que nous mesurons le choc que suscite ce tribunal. Netanyahu et ses acolytes parlent d’une mascarade. Leur armée est la plus morale du monde et d’autres sornettes. Ne s’agit-il pas d’une véritable fuite en avant, car avouons-le, regarder la réalité en face et c’est le sol qui se dérobe sous les pieds. Voilà pourquoi, il faut faire abstraction de la réalité ! C’est du septième ciel et du temple sacré que vient le salut.
Ne sommes-nous pas en pleine bigoterie messianique ? Ben Ghfir et Smotritch ne sont pas autres choses que Daech, version israélienne. Leur messianisme sectaire et paranoïaque fait de ces zélotes les soldats de l’apocalypse. Par conséquent, Juifs et Arabes se retrouvent dans la même arène, combattant ainsi le même ennemi barbare et cruel, fanatique et inculte.
Tout cela, pour souligner les implications que soulève l’Intifada de cette vénérable Cour Internationale de Justice. Pour mesurer l’étendue de ces enjeux, arrêtons-nous sur cette séquence à couper le souffle. Une femme avocate investie d’une mission spéciale. Elle s’avance devant la cour. Et avec cette grâce féminine dont seules les femmes de lumières détiennent le secret. Elle prend la parole pour asséner ces vérités sur Gaza, où la politique se confond avec la féroce intentionnalité du crime. Elle nous retrace le portrait de l’infâme. Rien n’est épargné : infanticide, soif, faim, décimation de familles entières, villes entières réduites en poussière. Le génocide est bel et bien là, dans toute son obscénité hideuse.
Cette femme de lumière s’appelle Adila Hachim. Elle est l’oriflamme de quelque chose que je ne saurais définir. Tout en étant arabe et musulmane, n’exprime-t-elle pas l’émergence de cette même femme arabe, qu’un sionisme en parfaite collusion avec nos structures archaïques veut qu’elle soit recluse et Harem ?
Cette Adila, d’une modernité époustouflante, n’exprime-t-elle pas le cri d’un peuple en voie d’extermination ? N’est-elle pas la volonté qui secoue un patriarcat d’un autre âge ?
Cette femme s’appelle Adila qui signifie en langue arabe « Femme juste ». Ne sommes-nous pas en pleine problématique ‘Adl, qui renvoie en langue arabe à la justice, celle-là même qui est le fondement de la cité, selon Ibn Khaldoun ? Cette femme porte également le nom Hachim, ceci ne renvoie-t-il pas à la généalogie et à la magnanimité prophétique ?
Ces signes et ces symboles ne s’entrechoquent que pour nous rappeler que tout cet univers arabo-islamique secoue ses carcans pour revendiquer, haut et fort, son droit au droit. Son droit à l’émancipation et son droit à sa terre.
La brillante intervention d’Adila. Tout en arborant l’étendard d’une conscience universelle, nous rappelle que cette conscience ne s’exerce jamais sans ses frères siamois : la morale et l’éthique qui sont l’antinomie de l’abjecte.
C’est cette même conscience qui nous interpelle : « Allez-vous brader votre humanité ? ». «Allez-vous, vous précipitez dans le marigot des bas instincts, glorifiant ainsi la loi de la jungle, où le plus fort des fauves est le maitre absolu ? ».
C’est pour prévenir un tel cataclysme que les manifestations s’enclenchent à travers le monde. C’est face aux ténèbres d’une telle catacombe que les juifs antisionistes expriment leur solidarité avec les palestiniens, tout en dénonçant avec véhémence l’apartheid et le nettoyage ethnique : (Not in our name).
Ces manifestations grandioses soutenant une Gaza devenue l’incarnation de l’Intifada de la conscience universelle. La martyre de cette immense cause palestinienne. La cause universelle de l’humanité, de l’homme et de la noblesse de la femme.